[Décryptage] « 1 jeune, 1 solution », la réponse pour relancer l’emploi des jeunes ?
Avec un chômage stabilisé aux alentours de 7 % (Insee), les indicateurs du marché du travail tendent vers une amélioration continue. Pourtant, les jeunes restent encore touchés par les effets économiques de la crise sanitaire. En 2022, plus de 11 % des 15-29 sont en « NEET», c’est-à-dire ni en emploi, ni en études, ni en formation.
Pour lutter contre cette tendance, le gouvernement a lancé à l’été 2020 le plan « 1 jeune, 1 solution », comportant plusieurs dispositifs pour favoriser la formation et l’employabilité des jeunes. Pour vous, la rédaction de Hupso fait un zoom sur ce plan et vous explique comment aller plus loin dans l’emploi des jeunes !
Qu’est-ce que le plan « 1 jeune, 1 solution » ? ?
Une mission : une solution d’emploi pour chaque jeune
Après la première vague de la crise Covid, le gouvernement propose à l’été 2020 un plan de relance pour l’économie et la croissance en France. Parmi les mesures phares, le dispositif « 1 jeune, 1 solution », mis en place pour aider les jeunes à trouver un emploi. Alors ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, Elisabeth Borne présentait même un objectif principal : « aucun jeune sans solution à la rentrée. »
Avec neuf milliards d’euros investis sur cinq ans, le plan se base sur trois axes majeurs :
- Faciliter l’entrée dans la vie active
- Orienter et former vers des secteurs / métiers d’avenir
- Accompagner les jeunes éloignés de l’emploi avec des parcours d’insertion personnalisés
Concrètement, le dispositif vise les personnes entre 15 et 29 ans, quelle que soit leur situation. Peu diplômé ou sur-diplômé, avec ou sans expérience auprès d’entreprises, en alternance ou en cursus classique… L’objectif est d’englober le plus de jeunes possibles, afin de garantir l’accès au marché du travail sur l’ensemble du territoire.
D’ailleurs, « 1 jeune, 1 solution » dépasse la seule sphère du travail. En effet, ce dispositif s’étend aussi à d’autres parcours, notamment l’alternance, la formation supérieure, les stages ou encore les expériences à l’étranger.
Quels moyens pour accompagner les jeunes dans la recherche d’emploi ?
Pour dynamiser l’insertion professionnelle, le gouvernement mise avant tout sur l’alternance. Pour rappel, il s’agit d’un cursus extrêmement professionnalisant, qui combine cours en classe et mise en pratique au sein d’une entreprise. L’élève est alors plongé dans un univers professionnel au cours de sa formation, à raison de deux ou trois jours par semaine.
Ainsi, le dispositif prévoit des aides au recrutement d’apprentis. Par exemple, du 1er janvier au 31 décembre 2023, les employeurs reçoivent 6 000 euros de subventions par apprenti pour favoriser le recrutement.
Pour en savoir plus sur l’alternance : Comment trouver une alternance : notre guide pratique
L’accès à la vie professionnelle passe aussi par une familiarisation avec le monde du travail. Le plan « 1 jeune, 1 solution » développe donc les missions de service civique et d’utilité sociale ou le volontariat international (Volontariat International en Entreprise - VIE / Volontariat International en Administration - VIA).
Autre pierre angulaire du dispositif : les secteurs professionnels porteurs. Le gouvernement a décidé d’orienter les efforts pour attirer les jeunes vers des métiers d’avenir, notamment dans le secteur du soin (infirmier, aide-soignant, auxiliaire de vie), en doublant ces effectifs d’ici 2025.
Bien entendu, la santé n’est pas le seul domaine visé. D’ailleurs, le Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) vise l’ouverture de 100 000 nouvelles formations qualifiantes (ou pré-qualifiantes) pour les jeunes sans qualification ou en échec dans l’enseignement supérieur. Plusieurs autres leviers ont même été mis en place :
- Des formations numériques pour les jeunes non-qualifiés
- Des parcours personnalisés pour les décrocheurs entre 16 et 18 ans
- Des places de formation supplémentaires en CAP et BTS (ouvertes depuis 2020)
- L’augmentation du nombre d’élèves bénéficiaires des cordées de la réussite et des parcours d’excellence
Enfin, ce dispositif du gouvernement propose aussi des mesures d’inclusion durable dans l’emploi, surtout pour les jeunes en difficulté (précarité, manque de qualification, problème d’accès à l’emploi et/ou à la formation, etc.). Dans ce cadre, une multitude d’actions ont été créées ou développées, principalement :
- Le Parcours Emploi Compétences (PEC), permettant de décrocher un emploi, en CDI ou CDD, tout en étant accompagné pour se former à de nouvelles compétences professionnelles
- Le Contrat d’Engagement Jeune (anciennement Garantie Jeunes), se traduisant par des stages, des formations ou un service civique, dans le but d’accéder à un emploi durable
- Le Parcours Contractualisé d’accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie (PACEA), sous la forme d’un contrat signé avec une Mission locale, pour favoriser l’insertion (périodes de formation, mises en situation professionnelle, accompagnement social et professionnel, etc.)
- L'Accompagnement Intensif Jeunes (AIJ), réalisé par Pôle emploi pour vous aider à trouver un emploi ou une formation rapidement
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L’Insee relève que 42,2 % des jeunes (15-24 ans) sont actifs en 2022, soit une évolution de plus de 2 % par rapport à l'année précédente. Avec ces chiffres encourageants, les voyants semblent au vert pour le retour à l’emploi des jeunes.
De son côté, la Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (Dares) souligne dans un rapport de juillet 2022 des bonnes performances du plan « 1 jeune, 1 solution ». Au total, 1,8 million d’entrées dans les dispositifs prévus ont été enregistrées entre l’été 2020 et l’été 2021.
Globalement, les bénéficiaires se tournent plus facilement vers ces programmes pour l’insertion des jeunes. Mis à part les contrats de professionnalisation, qui enregistrent une légère baisse d’entrées, tous les autres dispositifs connaissent un succès auprès des 15-29 ans. Avec 837 000 contrats d’apprentissages signés, c’est notamment l’alternance (et les entreprises) qui profite le plus de cette bonne dynamique.
Néanmoins, des imperfections sont encore visibles, notamment pour les plus de 24 ans. Les 24-29 ans restent plus facilement victimes de l’inactivité, alors les plus jeunes semblent moins impactés par ce fléau (grâce à la scolarisation ou aux emplois étudiants). Par exemple, 18,3 % des jeunes de 24 ans sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (le fameux NEET - « Not in Education, Employment or Training »). Face à ce constat, la formation professionnelle apparaît comme un nouveau moyen de lutte contre le chômage.
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