ArticleBTP

Le BTP : un secteur d'avenir ?

Le secteur de la construction est en constante évolution et le BTP concentre des métiers d'avenir. Formation, accès à l'emploi: on vous dit tout !
07/12/202010 mins
Par Mélie Castelain
Le BTP : un secteur d'avenir ?

Les métiers du BTP, comme de nombreux autres secteurs d'activité, subissent de plein fouet le ralentissement économique provoqué par la pandémie de Covid-19. Chantiers à l'arrêts, carnets de commandes vides, chômage partiel... La situation n'est vraiment pas réjouissante. Du moins à première vue. Car le secteur est en pleine restructuration et va être un moteur pour l'emploi dans les prochaines années avec la création de centaines de milliers de postes.

Pour vous, Hupso fait un état des lieux de la situation actuelle des métiers du BTP. Mais nous allons surtout vous révéler pourquoi les métiers du BTP sont des métiers d'avenir et quelles sont les filières qui vont vous assurer un emploi pour les prochaines décennies !

Métiers du bâtiment et métiers des TP : deux réalités économiques

Lorsque l'on parle des métiers du BTP, on fait référence à la fois aux métiers du bâtiments et à ceux des travaux publics. Leur point commun est d'être liés au secteur de la construction. Mais quelle est la différence entre ces deux branches d'activités ? 

Les professionnels du bâtiment interviennent dans la démolition, la rénovation, la construction, l'aménagement intérieur et l'entretien d'édifices. Il peut s'agir de logements individuels, collectifs, de monuments etc. Les travaux publics désignent plutôt la construction d'infrastructures telles que des routes, des tunnels ou encore des ouvrages d'art par exemple.

Bien sûr, de nombreux métiers comme conducteur de travaux, chef de chantier ou conducteur d'engins sont communs au bâtiment et aux travaux-publics. 

D'un point de vue économique cependant, l'activité de ces deux branches ne suit pas toujours la même courbe car elle n'est pas forcément liée. Il est donc important de garder en tête cette différence lorsque l'on considère l'avenir des métiers du BTP. En effet, dans les travaux publics, les donneurs d'ordre sont en majorité issus du secteur public. La FNTP (Fédération nationale des travaux publics) estime que le chiffre d'affaire 2019, par maître d'ouvrage, se décompose ainsi :

  • 42.8% collectivités locales
  • 31.9% secteur privé
  • 19.7% grands opérateurs (SNCF Réseau, RTE, transports collectifs urbains etc)
  • 3.1% concessions et contrats de partenariats
  • 2.5% État.

Dans le bâtiment, le secteur public ne représente que 13% de la clientèle des artisans (estimation CAPEB - Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment). Plus de la moitié du chiffre d'affaires est réalisé auprès des particuliers et 98% des entreprises de la branche ont moins de 20 salariés. Une réalité bien différente de celle des grandes entreprises de travaux publics.

Les deux branches se portaient plutôt bien jusqu'à la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19. En 2019, le chiffre d'affaires réalisé par les entreprises de travaux publics a augmenté de presque 9% par rapport à 2018. Les entreprises du bâtiments se sont contentées d'un petit 1.2% selon la Fédération française du bâtiment.

Mais n'oublions pas que de nombreuses entreprises opèrent aussi bien dans les travaux publics que dans le bâtiment... Le BTP est avant tout un écosystème économique même si les deux branches ne connaissent pas toujours la même vitalité.

L'impact de la crise sur les métiers du BTP

Sans surprise, en 2020, le secteur perd près de 15% de son chiffre d'affaires. Notamment à cause des périodes de confinement qui ont provoqué, du moins pour la première, l'arrêt de nombreux chantiers et la mise au chômage partiel des salariés du BTP. A ce jour (décembre 2020), les carnets de commandes des entreprises, pour le premier trimestre 2021, ne se remplissent guère. La période n'est pas favorable dans le secteur du BTP comme dans beaucoup d'autres. 

Les travaux publics, et dans une moindre mesure le bâtiment, pourront cependant être soutenus par une politique de commandes publiques. Mais cela pourrait bien ne pas suffire.

Entre 2017 et 2019, 135.000 postes ont été créés dans le bâtiment, et plus de 50.000 dans les travaux publics. Soit près de 200.000 nouveaux postes créés en équivalent temps plein (intérimaires et salariés) pour l'ensemble des métiers du BTP. Les projections des deux fédérations étaient très optimistes pour les années à suivre. Mais depuis, la pandémie de Covid-19 a impacté l'économie mondiale et le nombre d'heures travaillées a fortement chuté dans les métiers du BTP et l'heure n'est évidemment pas à l'embauche massive.

En 2019, les métiers du BTP comptaient 1.076.058 salariés, dont 79% dans le bâtiment.

Les intérimaires sont les plus touchés alors que les effectifs d'ouvriers permanents restent en légère progression sur l'année malgré le contexte. Bien évidemment, cette situation pourrait devenir moins favorable pour ces derniers avec la fin des mesures de chômage partiel. Enfin, dans le bâtiment les travailleurs non salariés (indépendants, micro-entrepreneurs) représentent une forte proportion des effectifs : il est encore difficile à l'heure actuelle d'évaluer l'impact des confinements et de la crise sur leur chiffre d'affaires.

L'observatoire des métiers du BTP a déjà enregistré pour le deuxième trimestre 2020 par rapport au deuxième trimestre 2019 :

  • une baisse de près de 30% du nombre de créations d'entreprises ;
  • une baisse de 56.3% des effectifs d'intérimaires ;
  • une hausse de 35.2% des demandeurs d'emploi de catégorie A sur un an ;
  • une baisse de 25% de l'activité d'entretien-rénovation ; 
  • une baisse de 20 à 40%, en fonction du type de constructions, dans l'activité de construction neuve.

Cela correspond à un rebond plus faire qu'espéré et surtout à une nouvelle période de confinement en France et dans plusieurs pays d'Europe. L'avenir semble incertain, d'autant plus que le nombre de crédits immobiliers accordés aux particuliers est lui-aussi en baisse et que les entreprises affichent un certain attentisme.

Pour autant, certaines chuté s'en sortent plutôt bien et devraient concentrer les métiers d'avenir. Selon Pôle-Emploi (enquête besoins en main-d'oeuvre 2020), 70% des recrutements sont difficiles, c'est-à-dire que les employeurs peinent à recruter. Ce sont autant d'opportunités pour les candidats motivés et prêts à se former !