L’attractivité de la fonction publique : « le grand chantier de cette année 2023 »
Avec le dégel du point d’indice des fonctionnaires en juillet 2022, le gouvernement pensait redonner un élan d’attractivité aux concours de la fonction publique et au métier de fonctionnaire. Force est de constater que, pour le moment, de nombreux postes sont encore à pourvoir, faute de candidats aux concours. Pourtant, la fonction publique regorge de parcours riches et diversifiés. Découvrez notre grand angle, consacré aux solutions pour relancer l’attractivité dans l’emploi public !
Le recrutement dans la fonction publique au coeur du débat ??
Parcours longtemps privilégié par de nombreux actifs, les carrières dans la fonction publique sont progressivement délaissées. En visite à l’Institut Régional d’Administration (IRA) de Nantes, le 1er février dernier, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini a reconnu qu’« il y a deux fois moins de candidats aux concours de la fonction publique aujourd’hui qu’il y a dix ans. »
Le constat est donc indéniable. Le nombre de candidats aux concours de la fonction publique connaît une baisse, plus ou moins constante, depuis les années 90. Alors qu’on dénombrait 16 candidats pour un poste en 1997, ce ratio tombe à six candidats pour un poste en 2022.
C’est en tout cas ce que souligne le rapport de 2022 sur l’état de la fonction publique, publié chaque année par la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique (DGAFP). D’après cette étude, la sélectivité des concours est pleinement touchée. Par exemple, en 2020, plus d’un candidat sur deux ne s’est pas présenté aux épreuves écrites, malgré son inscription au concours. En fin de compte, sur 40 500 postes offerts, seuls 37 600 ont été pourvus.
Malgré ce manque de candidats, le nombre de postes ouverts augmente. Le Concours de Recrutement de Professeurs des Écoles (CRPE) en est l’illustration parfaite. Il y a dix ans, 8 413 postes étaient ouverts pour ce concours de l’enseignement du premier degré. Pour la session 2023, pas moins de 10 350 postes sont ouverts.
Ce paradoxe prouve d’ailleurs que la fonction publique reste un secteur rempli d’opportunités professionnelles, quel que soit le profil des candidats. En effet, le rapport de la DGAFP montre que les recrutements sont variés. Par exemple, en 2020 dans la fonction publique d’État, les nouveaux arrivants affichent des niveaux d’études très homogènes :
- Du brevet au Bac +2 pour la catégorie C
- Du bac au bac +2 pour la catégorie B
- Du bac +2 au Master pour la catégorie A
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Essayez gratuitementPourquoi observe-t-on ces tendances ? ?
Plusieurs raisons expliquent cette pénurie de candidats aux concours de la fonction publique. Le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) estime que la dévalorisation des métiers de la fonction publique joue un rôle majeur, notamment chez les jeunes diplômés.
En réalité, la fonction publique pâtit d’une image amoindrie auprès du grand public. Salaires peu élevés en début de carrière, évolutions de carrière moins intéressantes qu’en entreprise, difficulté des concours de fonctionnaire, organisation archaïque… De nombreux clichés circulent encore sur la fonction publique et l’administration.
Selon une enquête de l’Ifop pour Acteurs Publics, publiée en décembre 2022, plus de la moitié des personnes affirment ne pas avoir envie de changer de métier. En parallèle, les interrogés avancent des raisons propres à l’organisation de la fonction publique, comme le mode de rémunération (25 %), le fonctionnement de l’administration (24 %) ou encore la complexité du recrutement par concours (17 %).
Les actifs préfèrent alors se tourner vers le secteur privé, malgré la sécurité de l’emploi qu’offre le statut de fonctionnaire. Toujours d’après la même étude, environ 17 % des Français seraient prêts à rejoindre la fonction publique. Un taux tout de même plus haut chez les moins de 25 ans (31 %).
Le recours de plus en plus fréquent au statut de contractuel s’affiche aussi comme une des raisons majeures du manque de candidats aux concours de la fonction publique. La proportion des recrutements hors concours est en hausse, notamment grâce à des réformes successives pour favoriser l’emploi des personnes en précarité. Aujourd’hui, un contractuel bénéficie d’un CDD de trois ans, renouvelable dans la limite de six ans cumulés. Des recrutements sans concours sont même autorisés pour les emplois réservés (personnes en situation de handicap) et pour le premier grade de la catégorie C.
Même si ces initiatives semblent bénéfiques, elles posent un problème. Les emplois de contractuels risquent d’écarter les candidats des concours, pour se diriger vers des postes souvent plus précaires. Tout cela renvoie une image dégradée de la fonction publique et donc une pénurie aux concours.
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