Santé : le rôle des infirmiers contre les déserts médicaux
Le 14 février 2023, le Sénat a adopté la loi d’amélioration d’accès aux soins, dite « Loi Rist ». Son objectif ? Lutter contre les déserts médicaux et la pénurie de médecins que la France connaît actuellement. Parmi les propositions avancées, la loi promet d’étendre les fonctions de certains professionnels de la santé, notamment les infirmiers. Découvrez notre zoom sur les solutions concrètes pour favoriser l’accès au soin !
Développer l’accès aux soins : les solutions de la loi Rist ?
Pour lutter contre les déserts médicaux et la pénurie de médecin, la loi Rist (du nom de la députée Stéphanie Rist) met en avant plusieurs propositions pour fluidifier le parcours de soins des malades.
Récemment adopté par le Sénat, le texte pourrait même être promulgué dans les mois à venir. En effet, le gouvernement a engagé une procédure accélérée, afin de faciliter l’adoption de la loi.
Mais au fait, quelles sont les solutions contenues dans la loi ?
Vers une autonomie de l’infirmier…
Parmi les propositions, la loi vise à donner plus de pouvoirs aux infirmiers. En effet, avec plus de 637 000 infirmiers sur le territoire, ces professionnels de santé sont une réserve importante du système de santé français. Néanmoins, à ce jour, leurs missions sont limitées aux soins infirmiers.
Pour en savoir plus sur les missions des infirmiers : Tout comprendre sur les soins infirmiers
La loi souhaite ainsi faciliter l’accès des patients aux Infirmiers en Pratique Avancée (IPA) pour des consultations. Concrètement, plus besoin de passer par un médecin généraliste pour vous faire prescrire des médicaments ou une prestation médicale. Autrement dit, les IPA auraient donc accès à la primo-prescription.
Prenons l’exemple de Julien, qui souffre d’une angine. Si la loi passe, il peut directement consulter un infirmier en pratique avancée, sans passer par l’intermédiaire de son médecin traitant. L’IPA peut alors lui prescrire le traitement adéquat pour soigner sa maladie. Un vrai gain de temps pour les patients.
Attention, il faut que le professionnel consulté exerce à l’hôpital, en établissement médico-social ou dans des maisons ou centres de santé et des équipes de soins primaires et spécialisés. D’ailleurs, le projet concerne aussi les masseurs-kinésithérapeutes et les orthophonistes. Concernant les masseurs-kinésithérapeutes, la loi a vocation à autoriser cinq séances maximum sans prescription médicale.
Les Infirmiers Diplômés d’État (IDE) sont également inclus dans cette réforme. À terme, ils pourraient prendre en charge les patients souffrant de plaies et prescrire des examens complémentaires et des produits de santé si besoin.
Pour rappel, il est actuellement interdit pour l’infirmier de prescrire des médicaments. Les patients passent d’abord par le médecin et l’infirmier applique alors le traitement figurant sur la prescription.
Chez Hupso, nous sommes persuadés que les infirmiers sont des piliers du système de santé mais plus largement de la société. C’est pourquoi nous proposons une préparation complète, professionnalisante et personnalisée au concours infirmier. Alors, envie de faire partie de l’aventure ?
…et un élargissement des compétences dans le secteur de la santé
Vous l’aurez compris, la loi vise à élargir les compétences des infirmiers…mais pas que ! D’autres professionnels de santé pourraient exercer de nouvelles missions, notamment :
- Les assistants dentaires de niveau II, pour réaliser des soins spécifiques
- Les pédicures-podologues, pour prescrire des orthèses plantaires et des séances de soins pour les diabétiques
- Les orthoprothésistes, podo-orthésistes et orthopédistes-orthésistes, pour adapter les ordonnances initiales d’orthèses plantaires de moins de trois ans
- Les opticiens-lunetiers, pour adapter une ordonnance initiale de verres ou de lentilles (sur accord écrit de l’ophtalmologue)
En bref, ce projet de loi s’inscrit dans la continuité de ce qui a pu être fait par le passé. Par exemple, les aide-soignants possèdent de nouvelles compétences depuis 2021, afin de décharger les infirmiers sur certaines fonctions (recueil de la saturation en oxygène, participation à l’animation d’un groupe à visée thérapeutique, recueil de la glycémie, etc.).
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Essayez gratuitementLa crainte des médecins face à ces propositions ?⚕️
Le Sénat a adopté le projet de loi mais a tout de même tenu à rassurer les médecins. Ces derniers conservent un rôle central dans le parcours de soin du patient. C’est d’ailleurs une garantie indispensable pour assurer la sécurité des soins. Un amendement a donc été ajouté, précisant qu’un compte rendu des soins administrés devra être systématiquement adressé au médecin traitant et reporté dans le dossier médical partagé du patient.
La loi prévoit aussi une indemnisation obligatoire si un patient ne se présente pas à un rendez-vous médical. Le but est d’éviter les consultations fantômes et de responsabiliser les patients. Les professionnels estiment qu’aujourd’hui, 28 millions de rendez-vous médicaux par an ne seraient pas honorés.
Malgré tout, les syndicats de médecins se sont élevés face à cette loi. En janvier, des milliers de professionnels ont manifesté dans les rues contre ce projet. Ils redoutent principalement une minimisation de la place des médecins et une mise en péril de la santé des patients. Au contraire, les syndicats d’infirmiers mais aussi les politiques, à l’image de l’Association des Maires de France (AMF) plaident en faveur de la loi. Qu’en sera-t-il ? Réponse dans quelques semaines, après un passage de la loi à l’Assemblée Nationale !
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