Devenir professeur des écoles : un métier d’avenir ?
Cet article a été mis à jour en 2022
Il suffit de lire les commentaires à la fin d’un article dédié aux professeurs des écoles pour comprendre que le métier anime les débats et les fantasmes. Et il est souvent difficile de discerner les vraies informations des fausses : est-ce qu’un professeur est bien ou mal payé ? Y-a-t-il des avantages et si oui lesquels ? Quels sont les perspectives de recrutement ? Quelles sont les conditions de travail ?
Autant de questions que se posent les actuels et surtout futurs professeurs des écoles. L’objet de cet article est de fournir à ceux qui veulent devenir professeur les informations nécessaires pour faire leur choix. Notre objectif est de présenter ces informations de manière objective en essayant de distinguer le vrai du faux. Bonne lecture !
La dynamique d’emploi
Ce que l’on constate depuis une trentaine d’année, c’est que le nombre de recrutements de professeurs des écoles est variable dans le temps. De plus les recrutement dépendent majoritairement des décisions politiques bien plus que des besoins réels. Jugez-en par vous-même :
Nombre de postes offerts au CRPE de 2011 à 2021. Source : SNUIPP
Ainsi 2015 signe un ralentissement comparé aux années précédentes. 2017 marquait ainsi un bon cru avec plus de 17.000 postes offerts. En 2018, le nombre de postes offerts au CRPE retombe à seulement 12.000. Sachez que la tendance est globalement la même pour le CRPE que pour les autres concours de l'enseignement public.
A long-terme, compte tenu du taux de fécondité français (un des plus haut d’Europe) ainsi que du renouvellement nécessaire des professeurs partant à la retraite, la tendance de recrutement devrait être stable ! Son amplitude dépendra — comme toujours — des décisions politiques.
Autre tendance importante à savoir pour un futur candidat : le nombre de candidats a — sur le long-terme — diminué. Ils étaient près de 110 000 en 1997 (pic de candidats). Depuis 2014, on dénombre environ 42 000 candidats présents aux concours externes.
Conclusion : les perspectives de recrutement sont globalement bonnes pour les professeurs des écoles. Certes le nombre de places continue à baisser d'année en année mais cette diminution est compensée par une baisse du nombre de candidats : le taux de réussite a donc tendance à monter sur le long-terme.
Envie de vous lancer ? Profitez de notre semaine d’essai
Essayez gratuitementLa dynamique salariale
C’est le sujet qui génère tous les fantasmes : le salaire et les “avantages” des professeurs des écoles ! Pour cette partie, nous nous sommes appuyés sur les éléments du site Devenir enseignant du Ministère de l’Education Nationale.
Le salaire fixe
Le salaire à la titularisation est d'environ 1 600 € net par mois. Etant fonctionnaire, le salaire du professeur des écoles suit la grille indiciaire telle qu’elle est définie par l’Etat français :
Les principaux points de passage , en net, sont les suivants :
- Année de stage : 1 451 €
- Année de titularisation : 2 067 €
- À 10 ans de carrière : 2503 €
- À 20 ans de carrière : 3054 €
- À 30 ans de carrière : 3 615 €
Les primes
A ce salaire de base s'ajoutent ensuite des indemnités relatives au lieu d'exercice et à la situation familiale. Simuler mon salaire.
Au salaire ainsi obtenu peuvent par exemple s'ajouter les indemnités suivantes, dont certaines sont cumulables (montants bruts annuels) :
- professeur en réseau d'éducation prioritaire : 1734€ en REP et 5114€ en REP+
- professeur spécialisé ayant une certification : de 844€ à 2609€ en fonction de la certification
- missions particulières
- référent usages numériques : 1250€
- référents auprès des élèves en situation de handicap : 2500€
- directeur d'école : à partir de 1970€
- maître formateur : 1250€
- conseiller pédagogique : 1500€
Plus d'infos sur les évolutions à venir dans la rémunération des professeurs.
Envie de vous lancer ? Profitez de notre semaine d’essai
Essayez gratuitementComparaisons européennes
Nous nous appuyons ici sur le rapport 2015–2016 de la commission européenne sur le salaire des enseignants en Europe (salaire annuel minimum brut en euros des enseignants européens) :
Pays | Montant |
---|---|
Luxembourg | 72 000 € |
Allemagne | 44 860 € |
Danemark | 44 580 € |
Pays-Bas | 34 806 € |
Autriche | 33 157 € |
Finlande | 32 234 € |
Suède | 30 791 € |
Royaume-Uni | 30 646 € |
Espagne | 28 431 € |
Belgique | 28 372 € |
France | 24 595 € |
Chypre | 23 885 € |
Italie | 23 051 € |
Portugal | 21 960 € |
Malte | 19 320 € |
Slovénie | 17 117 € |
Grèce | 13 104 € |
Estonie | 11 264 € |
République Tchèque | 9 238 € |
Croatie | 9 051 € |
Slovaquie | 7 362 € |
Hongrie | 6 636 € |
Pologne | 5 450 € |
Lettonie | 4 860 € |
Lituanie | 4 580 € |
Bulgarie | 3 681 € |
Roumanie | 3 583 € |
La France se situe en milieu de tableau (11ème sur 27). Les écarts sont importants avec le haut du tableau (excepté le Luxembourg où les professeurs sont rémunérés près 30 000 € de plus par an qu’en Allemagne). Ainsi un enseignant Allemand gagne près du double d’un enseignant français.
Notons tout de même que la France se situe au-dessus de la moyenne européenne (21 800 €) mais en queue de peloton des pays “développés”. Cela souligne un traitement inférieur à la moyenne pour la seconde économie de l’Union Européenne.
Envie de vous lancer ? Profitez de notre semaine d’essai
Essayez gratuitement